LE 8 AOUT 1914
Aujourd'hui, les armées allemandes vont mettre en oeuvre tous les canons à gros calibre pour annihiler les forts qui résistent.
Rappelons que les forts de Liège sont livrés à eux-mêmes depuis le 6 août suite au retrait sur ordre de la 3e Division d'Armée (voir
chapitre "6 août")
Ludendorff met au point le plan qui doit emporter la décision à Liège et obtient l’approbation de von Bülow.
Au
Fort de Barchon, les Allemands concentrent le tir des mortiers de 210 sur le fort, dont la plupart des coupoles sont rapidement mises hors service.
A 1500 heures, des gaz de plus en plus denses se répandent dans le fort. Le commandant Hannefstingels décide de réunir le conseil de défense du fort. Quatre membres sur cinq votent pour la reddition.
A 1600 heures le drapeau blanc est hissé et le bombardement s’arrête. La première brèche est creusée dans la ceinture des forts. Liège est occupée par trois brigades.
Il est à noter que les forts vont, pour la plupart, capituler à cause des gaz et de la puanteur car ils ne disposent d'aucune système d'aération (sauf Loncin).
Devant l’échec total de son infanterie, von Bülow, le 8, réclame les
mortiers de 420 à l’usine KRUPP où ils sont à l’essai. Ils arrivèrent à Herbestal le 10 à 2300 H. Le 12 à 1745 H, depuis Mortier, ils commencèrent à pilonner Pontisse (
photo). Ces obus mesurent ~ 1.7 m, pèsent 931 kg et ont une portée de 14.3 km.
Au
fort d'Evegnée (
commandant Genonceaux) suite au bombardement, une petite coupole est déchaussée et trois gros canons sont mis hors d’usage. Vers midi, l’observateur du fort voit s’avancer une longue colonne allemande. Quelques minutes plus tard, les canons du fort ouvrent le feu et la colonne doit rebrousser chemin. Les observateurs signalent également une colonne de munitions à quelques mètres du fort et celle-ci est soumise à un tir qui renverse les caissons.
Au
fort de Pontisse (
Commandant Speesen), la nouvelle de la chute du fort de Barchon porte un coup au moral des défenseurs. Le fort devait en effet, en collaboration avec Barchon, empêcher l’armée de von Emmich d’opérer sa jonction avec les renforts venus d’Allemagne.